L'hôpital
vous répond
Les réponses sont ensuite données lors de l'émission "la vie en bleu". Le Podcast de l'émission et une synthèse des réponses sont disponibles sur cette page.
Il ne s’agit pas d’une consultation en ligne.
Le 18 mai, l'Hôpital répond à vos questions sur les Troubles des Comportements Alimentaires
Intervenants :
L'hôpital vous répond par l'intermédiaire des Drs Julie Halimi, pédopsychiatre à la clinique Caradoc et Aurélie Valade, pédiatre au Centre Hospitalier de la Côte Basque qui travaillent déjà en étroite collaboration à la prise en charge de ces troubles sur le Pays Basque.
Les TCA regroupent différentes pathologies, mais les plus courantes sont l’anorexie mentale, la boulimie nerveuse et l’hyperphagie boulimique. Ces troubles des conduites alimentaires ont pour point commun un retentissement considérable sur la vie et la santé physique et psychique des personnes qui en souffrent.
Entre 9 et 12% de la population générale présenteraient dans leur vie un épisode de Troubles du Comportement Alimentaire (TCA). Cette pathologie touche à la fois hommes et femmes, à tout âge de la vie, mais particulièrement à la puberté, avec une prédominance féminine pour l’anorexie-boulimie.
Quelles sont les différentes pathologies des TCA ? Quelles en sont les causes ? Quels signes doivent alerter ? Vers qui se tourner ? Quand est-il nécessaire de consulter ? Quelles sont les prises en charge possibles ?
"l’hôpital vous répond : Une journée mondiale pour les TCA, les troubles du comportement alimentaire"
Les réponses à vos questions
- Intervenantes : Dr Aurélie Valade (pédiatre, endocrinologue) et Dr Julie Halimi (psychologue).
Les troubles du comportement alimentaire, se caractérisent par des perturbations graves du comportement alimentaire, avec des répercutions sur le bien être psychologique, physique, familial, social, scolaire et professionnel. Ils s’installent principalement à l’adolescence, chez les jeunes de moins de 25 ans, avec pour l’anorexie un début précoce (entre 14 et 17 ans, quelques rares cas à partir de 8 ans ou après 18 ans). Une amélioration est possible dans 70 % des cas, or moins de la moitié des TCA sont dépistés. Il existe trois grands types de TCA :
- L’anorexie, relève de conduites restrictives (restriction des apports énergétiques) en lien avec une peur intense de grossier et une mauvaise perception de l’image corporelle qui influence excessivement l’estime de soi. La personne atteinte lutte continuellement contre la faim. La nourriture devient une obsession. Il y a des comportements associés comme faire du sport à l’excès, jeûner, prendre certains médicaments (laxatifs, diurétiques), se faire vomir. Il ya aussi une fausse vision du corps, la personne se voit plus grosse, que ce qu’elle est. Elle touche plus les filles que les garçons (9 filles pour 1 garçon).
- La boulimie, consiste en la répétition de crises de gloutonneries ou d’accès hyperphagiques lors desquels on absorbe sur un temps courts une grande quantité de nourriture en ayant le sentiment d’une perte de contrôle.. Des comportements compensatoires inappropriés pour perdre du poids associés sont également présents et sont les mêmes que pour l’anorexie.
- L’hyperphagie boulimique, correspond à des crises de boulimie, sans stratégie associée pour perdre du poids. Elle entraine un surpoids, voire une obésité, un isolement, un sentiment de honte, de la culpabilité, une déprime. Elle touche presque autant les filles et les garçons. C’est un des troubles alimentaires les plus fréquents, mais c’est le moins diagnostiqué.
Il est important de comprendre qu’un mal être psychologique est à l’origine des TCA, avec une mauvaise image de soi, une détresse. Le TCA est un remède à ce mal être. On en parle comme d’une addiction sans drogue.
Les thérapies familiales sont essentielles pour les mineurs souffrant d’un TCA : la prise en compte de la famille est fondamentale en tant qu’allié thérapeutique pour évaluer et améliorer les interactions éventuellement pathogènes.
- Ma fille qui a une corpulence normale, se trouve grosse et fait très attention à ce qu’elle mange, dois-je m’inquiéter ? (Sandrine)
- Mon fils de 14 ans a perdu du poids en peu de temps car il fait beaucoup de sport, dois-je le surveiller ? (Isabelle)
- Je suis professeur et je pense qu’une de mes élèves est anorexique, comment puis-je l’aider ? (Rosalie)
- Que dois-je faire, si je repère des signes d’anorexie chez mon enfant ? (Amandine)
En règles générales, la prise en charge est pluridisciplinaire pour tous les TCA. Pour la boulimie la porte d’entrée sont les urgences car ce trouble peut passer inaperçu, il entraine des déséquilibres ioniques dus aux vomissements répétés. Pour l’hyperphagie boulimique, le repérage se fait lors de consultation obésité. Les prises en charge sont individualisées, personnalisées, il faut que la personne soit en confiance, qu’elle soit actrice du soin. Elles se poursuivent au moins un an après l’amélioration clinique du patient. Chez l’adulte le parcours sera la même.
- Y-a-t-il des établissements qui prennent en charge les personnes anorexiques au Pays Basque ? (Charlène)
- le Centre Hospitalier Côte Basque, avec les services d’endocrinologie pédiatrique et adulte, une nouvelle unité dédiée aux personnes souffrant d’anorexie conduite par le Dr Demarsy, endocrinologue, Adoénia la maison des adolescents.
- Le Centre DABANTA, qui prend en charge des enfants et des adultes souffrant de TCA, il se situe à la clinique Caradoc à Bayonne.
- La maison des adolescents ADOENIA 05 59 64 33 52
- L’association Aldean qui accompagne les proches des personnes souffrant de TCA, avec des groupes de paroles.
- L’association Cocon 64, pour les personnes atteintes de surpoids ou d’obésité.
Au niveau national il existe la Fédération Française Anorexie- Boulimie, les associations de famille et d’usagers tels que la FNA-TCA et l’union des associations « Solidarités Anorexie Boulimie » ainsi que la ligne téléphonique Anorexie, boulimie info écoute 0810 037 037. Sans oublier les recommandations sur le site de la HAS.