Autour du don d'organes

Depuis les années 1970 et la création de son service de réanimation, l’Hôpital de Bayonne est un acteur à part entière dans la « cause », essentielle, du Don d’Organe. Depuis 1999, il participe concrètement à l’activité de prélèvement sur personnes décédées, avec l’ouverture de l’unité de Coordination Hospitalière de Prélèvement des Organes et Tissus.

Sous la double tutelle du Centre Hospitalier de la Côte Basque et de l’Agence de Biomédecine, cette unité coordonne toutes les actions concourant au Don : information, communication, recensement des donneurs, organisation et encadrement des interventions chirurgicales de prélèvement et du transport des organes, traçage et suivi, biovigilance des tissus prélevés, accompagnement des familles…

L'équipe est composée d'un médecin et un cadre référents, 4 infirmier(e)s partagé(e)s avec la Chambre Mortuaire, 2 cadres infirmières participant au tour de garde…et à la vie institutionnelle de l’unité.
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Qui peut donner ?

Tout le monde ! La Loi (1978, 2004, 2016, instituant le consentement présumé)) dirait même : tout le monde doit donner !.. à condition de le vouloir, ou au moins de ne pas s’y opposer. Si c’était le cas, il convient d’inscrire son refus sur un Registre National ou de le signifier clairement à ses proches. Le corps de chacun est sa propriété inaliénable, même après la mort.
En revanche, il est impératif, « vital », de faire savoir aux mêmes proches, notre volonté de donner nos organes. Ils seront libérés du poids de la décision.
Jusqu’à quel âge ? Sans limite, en tous cas pour les reins et même le foie (91 ans pour le doyen 2018 !). Dans tous les cas, les médecins vérifieront la qualité biologique de nos organes…

En pratique

Le corps du donneur, après passage au bloc opératoire, retrouve l’intégrité de son aspect, avec un pansement sur l’abdomen. Ses organes, sont envoyés, en urgence vers les divers hôpitaux greffeurs…où plusieurs patients se préparent à les recevoir. Ils ne connaîtront jamais l’identité du donneur.

A Bayonne

En 2018, 10 donneurs en mort cérébrale ont été prélevés, permettant de greffer 27 organes…et sauver 27 patients.
30 paires de cornées ont été prélevées, ces fines membranes de 15 mm de diamètre, ressemblant à des lentilles de vision, extraites chirurgicalement, dans le respect de l’anatomie de l’œil, qui sera recouvert par une lentille artificielle. Elles ont permis à autant de patients de recouvrer la vue.
Le Don d’Organes démarre véritablement dans la décennie 1950, où l’on découvre la réalité des systèmes immunitaires et commence à maîtriser les règles d’histocompatibilité…et prévenir le rejet. Les premiers organes greffés, les reins, sont alors prélevés sur le vivant. Pour information, le premier médecin interniste temps-plein de l’Hôpital de Bayonne donna l’un de ses reins à son fils.
L’essor de la Réanimation, qui assure la survie artificielle de l’organisme même après survenue de la mort cérébrale, permet la première transplantation d’un cœur humain en 1967. Progressivement, et dans tous les pays, tous les organes vitaux seront transplantés : cœur, poumons, foie, reins, pancréas ; mais aussi des tissus : os, vaisseaux, valves cardiaques, peau et, très couramment, cornées.
La prise de position claire des grandes religions monothéistes a contribué à lever les barrières éthiques ou de conscience, au don.
Pourquoi donner

La greffe d’organe est le seul traitement véritablement curatif d’un certain nombre de maladies évoluant vers la destruction d’un organe, et la mort à plus ou moins long terme. Chaque année en France, 16000 patients attendent un organe comme seul moyen de guérison et de retour à une vie normale…la moitié d’entre eux ne le recevra pas, faute d’un nombre de donneurs suffisant.
Dans le même temps, un donneur potentiel sur trois ne sera pas prélevé faute d’une détermination claire de sa volonté de son vivant.
Comment donner ?

On peut donner de son vivant, un organe ou tissu « non vital » à un membre de sa famille, immunologiquement, « génétiquement » proche.
Plus généralement (90% des greffons), les organes sont prélevés sur des patients de réanimation parvenus, après échec des soins, en état de mort cérébrale…potentiellement chacun d’entre nous !
Le donneur est-il toujours, vraiment mort ? Oui, il n’est pas en état végétatif, en coma prolongé. Des tests cliniques rigoureux et radiologiques (scanner) incontestables, l’absence de survie possible sans assistance permettent d’affirmer sans ambiguïté le décès.
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