L'hôpital
vous répond

En partenariat avec la radio france bleu pays basque, "l'hôpital vous répond" permet au grand public de poser ses questions sur un sujet de santé publique à des professionnels du Centre Hospitalier de la Côte Basque.
Les réponses sont ensuite données lors de l'émission "la vie en bleu". Le Podcast de l'émission et une synthèse des réponses sont disponibles sur cette page.
Il ne s’agit pas d’une consultation en ligne.

Le 6 avril, l'Hôpital répond à vos questions sur les Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA)

Intervenants : 

  • Dr Giulia Revello Lami, Pédopsychiatre au Centre Hospitalier de la Côte Basque,

  • Mme Flora Solans, Psychologue au Centre Hospitalier de la Côte Basque.

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En France, 700 000 personnes vivent avec une forme d’autisme et cela concerne une naissance sur 100.

Le dépistage et le diagnostic précoce sont essentiels pour mettre en place une prise en charge adaptée le plus tôt possible.

Pour ce faire, certains signes doivent alerter les parents et les professionnels de la petite enfance.

Quels signes doivent alerter ? A quel âge apparaissent les 1ers signes ? Vers qui se tourner en cas de doute ?

Les réponses à vos questions

  • Qu’est ce que les troubles du spectre de l’autisme ?
Ce sont des troubles du neuro-développement. Ils touchent les réseaux neuronaux. Ils se composent de plusieurs symptômes comme les troubles de la communication (pas de maintien du regard, absence de babillages avant 12 mois), du langage, des interactions sociales et des troubles sensoriels, des intérêts restreints (intérêt pour une seule partie d’un objet), des comportements stéréotypés (balancements, répétition de gestes, de mots).
C’est l’accumulation de ces signes et leur répétition, qui doit amener à en parler à un professionnel.
Il existe différents degrés dans ces troubles :
  • Syndrôme sévère : la personne présente tous les symptômes. La communication est altérée, il n’y a pas ou peu de communication verbale. L’interaction avec le monde extérieur est très limitée.
  • Syndrôme léger : la personne présente peu de symptômes, la communication est possible, mais il y a des difficultés dans le maintien des interactions et des relations. Difficulté de se mettre à la place de l’autre.
  • Syndrôme modéré.

  • Comment les troubles du spectre de l’autisme sont-ils diagnostiqués ?
Il y a en France 700 000 personnes atteintes de troubles du spectre de l’autisme. Un enfant sur 100.
Souvent, ce sont les parents qui alertent en constatant un retard de développement chez leur enfant, notamment au niveau du langage, ou du maintien du regard.
Les pédiatres, les médecins généralistes, les professionnels de la petite enfance, sont de mieux en mieux formés et peuvent détecter des signes avant 18 mois.
Le diagnostic se fait sous forme de tests, basés sur des jeux. Cela prend plusieurs années.
Aujourd’hui les tests débutent de plus en plus tôt à partir de 2 ans ½. Ils se font dans des Centres Ressources Autisme (CRA) ou auprès d’équipes spécialisées.
Le diagnostic peut se faire à l’âge adulte, lors de formes légères. La personne peut être insérée, mais avoir des difficultés dans les interactions, dans le maintien des relations et dans la faculté de se mettre à la place de l’autre. Cela peut engendrer des souffrances et des questionnements, qui amènent à consulter.

  • Les troubles du spectre de l’autisme sont-ils reconnus ?
Les troubles du spectre de l’autisme, peuvent être reconnus comme un handicap en faisant des démarches auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).
Cela permet pour les enfants d’avoir des prises en charge adaptées comme une auxiliaire de vie scolaire à l’école. Pour les adultes, cela peut améliorer leur intégration dans le monde du travail, avec des postes aménagés, du job coaching.
Il y a également la possibilité, pour les personnes atteintes, de solliciter une demande d’Allocation Adulte Handicapé (AAH).

  • Que faire si son enfant présente des symptômes de troubles du spectre de l’autisme ?
Il est important de comprendre que les troubles du spectre de l’autisme sont un ensemble de plusieurs troubles. Si votre enfant présente un des symptômes, cela ne veut pas dire qu’il est atteint de ces troubles.
D’abord, adressez vous à votre médecin traitant, à votre pédiatre ou à la PMI, ils orienteront si besoin votre enfant vers des professionnels adaptés pour effectuer des tests. (Centre Médico-Psychologique, Centre d’Action Médico-Sociale Précoce, Equipe Diagnostic Autisme de Proximité, Centre Ressources Autisme).
Le Centre Ressources Autisme (CRA) et l’Equipe Diagnostique Autisme de Proximité (EDAP) ne font pas de suivi. Depuis un an, la PCO qui est une plateforme de coordination et d’orientation, reçoit les courriers des médecins généralistes, et propose aux familles un forfait précoce. Ce dernier est un financement pour les prises en charge libérales non remboursées par la sécurité sociale, auprès de professionnels conventionnés (ergothérapeute, psychomotricien, psychologue).

  • Les familles sont elles suivies ?
Lorsque les enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme sont suivis en hôpital de jour, les parents sont reçus régulièrement en entretien par les infirmiers et les éducateurs référents. Ils les aident à mettre en place au quotidien des aménagements, à la maison, à l’école ou à la crèche, pour soulager l’enfant dans ses difficultés.
Les parents peuvent de leur côté entamer un suivi avec des professionnels compétents, s’ils en ressentent le besoin (psychologue, psychiatre…).

  • Quelles sont les prises en charge d’une personne atteinte de troubles du spectre de l’autisme ?
Les prises en charge sont basées sur la rééducation et l’accompagnement pluridisciplinaire des patients.
Pour les personnes atteintes d’un syndrome léger, le suivi peut se faire en libéral, dans des centres médico-psychologiques (CMP).
Pour les formes sévères ou avec des troubles associés, la prise en charge a lieu en hôpital de jour, en Service d’Education Spécialisé et de Soins à Domicile (SESSAD) ici Chrysalide ou Francessenia, en Institut médico-éducatif (IME).
La rééducation passe par l’accès à la communication, avec des outils visuels, par exemple les PECS. Ce sont des pictogrammes ou des photos dont se servent les personnes pour exprimer leurs besoins. La prise en charge permet d’améliorer, les échanges, le maintien du regard, permet aux patients d’avoir des temps de repos, moins stimulants au niveau sensoriel, un temps de motricité et un accompagnement vers l’autonomie. Elle les aide à travailler leurs habilités sociales, pour qu’ils puissent mieux déchiffrer les codes sociaux.

  • Y-a-t-il assez de structures de prise en charge dans la région ?
Les différents plans autisme, ont permis d’avancer sur les moyens diagnostic. Le 4éme plan autisme (2018-2022), avait vocation à améliorer l’inclusion scolaire et la prise en charge précoce des enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme. Il y a eu des améliorations même si cela n’est pas encore suffisant.
Pour l’accompagnement des enfants présentant des formes sévères avec des troubles associés
(déficience mentale, troubles de la motricité, des apprentissages, du développement, du langage), les places en hôpital de jour ou en institut médico- éducatif font défaut. Il faut plusieurs années pour qu’un enfant puisse avoir une place en IME.

  • Quelles sont les structures de prise en charge du territoire ?
    • Consultations hospitalières :
      • CMPEA Bayonne : 05-59-44-39-54.
      • CMPEA Saint Jean pied de Port : 05-59-37-26-36.
      • CMPEA Saint Palais : 05-59-65-85-21.
      • CAMSP Bayonne : 05-59-44-67-20.
    • Equipe Diagnostic Autisme de Proximité :
      • CMPP Saint Jean de Luz : 05-59-51-46-72.
      • CAMSP des Landes : 05-58-58-40-20.
    • Centre Ressources Autisme, antenne de Bayonne : 05-56-56-67-39.
    • Association Chrysalide à Bayonne : 05-59-42-16-03.